jeudi 19 juillet 2012

glossaire


H

 Qu’est-ce que l’ Heure Sainte?
La pratique de l’Heure Sainte a été enseignée à Sainte Marguerite-Marie, au XVIIème siècle, à Paray-le-Monial, par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même en ces termes :

« Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des Olives ; laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m’accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon, l’amertume que je sentais à l’abandon de mes apôtres, qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure tu feras ce que je t’enseignerai. »

Les caractères propres de l’Heure Sainte ont donc été parfaitement définis par Jésus Lui-même : il s’agit d’un exercice de dévotion dans lequel,

a) pendant une heure,
b) par l’oraison mentale et par des prières vocales,
c) on s’unit aux tristesses que Jésus ressentit lors de la Sainte Agonie,
d) on implore miséricorde pour les pauvres pécheurs,
e) on cherche à apaiser la justice divine,
f) et on console le Sauveur de l’ingratitude et de l’abandon des siens.

L’Heure Sainte ne doit donc pas être confondue avec l’adoration du Saint-Sacrement:  son objet propre c’est le mystère de Gethsémani, et pas directement la Sainte Eucharistie. Même si on peut avoir du profit à la pratiquer à l’église, devant le tabernacle ou devant le Saint-Sacrement exposé, cela n’est pas du tout une condition obligatoire : Sainte Marguerite-Marie la faisait dans sa cellule, prosternée à terre devant son Crucifix, et non dans la chapelle du monastère ou dans un oratoire.

L’Heure Sainte se distingue aussi de l’adoration parce qu’elle est un temps de supplications et d’intercessions adressées au Père céleste pour obtenir la conversion et le salut des pécheurs ; et c’est aussi un temps consacré à des prières de réparation adressées à Notre-Seigneur Jésus-Christ pour le dédommager de la solitude amère dans laquelle l’ont laissé ceux qui eussent dû veiller une heure avec lui et s’étaient assoupis au lieu de l’entourer et de le soutenir par la ferveur de leur amour.

Notre-Seigneur demandait à Sainte Marguerite-Marie de la faire toutes les nuits du jeudi au vendredi de onze heures à minuit (mais il exigeait qu’elle ait pour cela la permission de sa supérieure). Si l’on peut, sans dommage pour sa santé ou pour son devoir d’état, faire l’Heure Sainte de la même manière, c’est évidemment très bien. Cependant la Sainte Église, dans sa prudence et sa sagesse et pour permettre à davantage de fidèles de la pratiquer, a permis qu’on puisse la faire à un moment plus avancé de la soirée.

Les Papes ont encouragé sa pratique et ils ont élevé la « Confrérie de l’Heure Sainte » au rang d’archiconfrérie, qu’ils ont enrichie de précieuses indulgences : les membres de l’archiconfrérie peuvent ainsi obtenir une indulgence plénière chaque fois qu’ils font l’Heure Sainte (selon les conditions habituelles). Les personnes qui veulent faire partie de « l’Archiconfrérie de l’Heure Sainte » doivent se faire connaître au Monastère de la Visitation de Paray-le-Monial. Les registres où sont inscrits les noms des associés sont conservés dans la cellule de Sainte Marguerite-Marie, convertie en oratoire.

Certaines personnes se sont demandées comment Notre-Seigneur pouvait être consolé dans son agonie par des prières de réparation et d’amour faites par des âmes vivant sur terre plusieurs siècles après l’évènement de Gethsémani. Le Pape Pie XI, dans son encyclique « Miserentissimus Redemptor«  (du 8 Mai 1928, le texte complet ici > www), consacrée au devoir de réparation que l’on doit au Coeur de Jésus, a expliqué : « Ce sont les péchés et les crimes des hommes commis en n’importe quel temps qui ont causé la mort du Fils de Dieu ; ces mêmes fautes, maintenant encore, sont de nature à causer la mort du Christ, dans les mêmes douleurs et les mêmes afflictions, puisque chacune d’elles est censée renouveler à sa manière la Passion du Seigneur (…). Que si, à cause de nos péchés futurs, mais prévus, l’âme du Christ devint triste jusqu’à la mort, elle a sans nul doute, recueilli quelque consolation, par prévision aussi, de nos actes de réparation alors « qu’un ange venant du ciel lui apparut » (Luc XXII, 43), pour consoler son Cœur accablé de dégoût et d’angoisse. Ainsi donc, ce Cœur Sacré incessamment blessé par les péchés des ingrats, nous pouvons maintenant et même nous devons le consoler d’une manière mystérieuse mais cependant réelle ».



Pour terminer cette présentation, citons encore les paroles de Notre-Seigneur à sa confidente de Paray-le-Monial au sujet de sa Sainte Agonie :

« C’est ici où j’ai plus souffert intérieurement qu’en tout le reste de ma Passion, me voyant dans un délaissement général du Ciel et de la terre, chargé de tous les péchés des hommes. J’ai paru devant la sainteté de Dieu qui, sans égard à mon innocence, m ‘a froissé en sa fureur, me faisant boire le calice qui contenait tout le fiel et l’amertume de sa juste indignation ; comme s’il eût oublié le nom de Père, pour me sacrifier à sa juste colère. Il n’y a point de créature qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors. C’est cette même douleur que l’âme criminelle ressent, lorsqu’elle paraît devant le tribunal de la Sainteté divine qui s’appesantit sur elle, la froisse et l’opprime et l’abîme en sa juste rigueur. »

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur

PRIÈRES

ET MÉDITATIONS POUR L'HEURE SAINTE

.
La dévotion de l'Heure Sainte a son origine dans la prière que Jésus fit à Gethsémani la veille de sa mort, dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint.
Elle consiste à passer une heure en prière, de 23 heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi, ainsi que Notre­Seigneur l'a demandé à Marguerite-Marie Alacoque.
On peut méditer suivant son inspiration personnelle sur l'agonie de Notre-Seigneur et faire d'autres prières que celles indiquées ici; mais les méditations et les prières suivantes répondent bien aux désirs exprimés par Jésus-Christ à Marguerite-Marie.

PRÉPARATION
O très aimant et très immolé Jésus, mon bien-aimé Sauveur, permettez-moi de m'agenouiller en esprit à vos côtés, au Jardin des Oliviers, et de passer dans une union très intime avec votre Coeur agonisant l'Heure sainte que vous avez demandée à votre fidèle épouse et victime, sainte Marguerite-Marie.
Accordez-moi, ô Sauveur adoré, une étroite participation à vos incompréhensibles douleurs et aux sentiments de compassion qui remplirent l'âme de votre sainte Mère en cette nuit de mortelles angoisses. Je vous offre, pour suppléer à mon insuffisance, les affections de cette très sainte Mère, de sainte Marguerite-Marie et des âmes qui vous ont le plus consolé et qui vous consolent encore dans ce mystère de douleur et d'amour.
O Jésus, Maître très affligé, acceptez-moi en votre présence et bénissez-moi.
PREMIER QUART D'HEURE
« Mon âme est triste
jusqu'à la mort ! »
Agonie de Jesus a GethsemaniConsidérons la grande victime d'amour, Jésus, l'Agneau immaculé, se présentant devant la face de son Père, chargé de toutes les iniquités du monde. « Il a été fait péché pour nous », dit saint Paul. Il s'est rendu notre caution. Il doit payer notre dette jusqu'à la dernière obole...
Toutes les abominations, les impuretés, les trahisons... tous les attentats, les forfaits, les sacrilèges... tous les crimes, enfin, qui ont souillé et souilleront l'humanité entière... Lui, la Sainteté infinie, Il en est revêtu comme d'une lèpre hideuse !
Sous ce manteau d'ignominie, il tombe à deux genoux pour confesser tous les péchés des hommes au tribunal de la Justice divine ! Non seulement Il les confesse, un à un, mais Il en conçoit une honte inexprimable et une contrition infinie; Il en implore, du fond de l'abîme d'humiliation et de douleur où il est plongé, le plus humble pardon...
Et le péché, ce limon impur, ce mal abominable dont se sent comme imprégné ce très noble Fils de Dieu, le jette dans une telle angoisse que, tombant la face contre terre, Il s'écrie « Mon âme est triste jusqu'à la mort !»
Imitons la douce victime... Hélas ! que d'iniquités dans notre propre vie ! Faisons donc ici un sérieux retour sur nous-mêmes et sur notre triste passé... Recueillons-nous, gémissons et prions...
Confiteor Deo omnipotenti,
beatae Mariae semper Virgini,
beato Michaeli Archangelo,
beato Joanni Baptistae,
sanctis Apostolis Petro et Paulo,
et omnibus Sanctis
quia peccavi nimis cogitatione,
verbo et opere :
Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.
Ideo precor beatam Mariam semper Virginem,
beatum Michaelem Archangelum,
beatum Joannem Baptistam,
Sanctos Apostolos Petrum et Paulum,
et omnes Sanctos
orare pro me ad Dominum Deum nostrum.
Je confesse à Dieu tout puissant,
à la bienheureuse Marie toujours Vierge,
à Saint Michel Archange,
à Saint Jean-Baptiste,
aux saints Apôtres Pierre et Paul,
et à tous les Saints
que j'ai beaucoup péché,
par pensées, par paroles et par actions.
C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute.
C'est pourquoi je supplie la bienheureuse Marie toujours Vierge,
Saint Michel Archange, Saint Jean-Baptiste,
les saints Apôtres Pierre et Paul,
et tous les Saints
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Des profondeurs de l'abîme, j'ai crié vers vous, Seigneur,
Seigneur, écoutez ma voix !
Que vos oreilles soient attentives à la voix de mon ardente prière
Si vous tenez un compte exact de nos iniquités, Seigneur,
Seigneur, qui pourra subsister devant vous ?
Mais vous êtes plein de miséricorde, et j'espère en vous,
Seigneur, à cause de votre loi.
Mon âme s'est soutenue par la parole du Seigneur !
Mon âme a mis toute sa confiance dans le Seigneur !
Depuis le matin jusqu'au soir qu'Israël espère dans le Seigneur !
Parce que le Seigneur est plein de bonté et qu'on trouve en Lui une abondante miséricorde !
C'est Lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
     V/. Donnez aux défunts, Seigneur, le repos éternel.
     R/. Et que la lumière éternelle les éclaire.
     V/. Qu'ils reposent en paix !
     R/. Ainsi soit-il.
Très doux Agneau qui ôtez les péchés du monde, préservez-nous toujours de ce souverain mal ! Par la mortelle affliction où nos iniquités vous ont réduit à Gethsémani, faites-nous concevoir un vif regret de tous les péchés de notre vie et l'énergique résolution de ne plus vous offenser à l'avenir.
Pardon pour nous, Seigneur; pardon pour tous les pauvres pécheurs, nos frères !
ACTE DE CONTRITION
Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît; je prends la ferme résolution, moyennant votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
PARCE DOMINE
Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple; ne soyez pas toujours irrité contre nous. (3 fois.)


DEUXIÈME QUART D'HEURE
« Père, s'il est possible que
ce calice passe loin de moi ! »
Non seulement Jésus a revêtu nos ignominies et les a confessées à la Majesté divine, mais Il doit les expier : en son Coeur, au Jardin; en sa chair, sur la Croix.
C'est d'abord sur le Coeur très saint de son Fils bien-aimé que le Père va décharger les traits de son courroux, exercer les rigueurs de sa justice.
Considérons Jésus, le doux agneau, livré à l'épouvante à la vue de son Père irrité. La crainte, le dégoût, la tristesse, s'emparent de sa très sainte âme ! Il commence à avoir peur, pavere, à la vue des tourments qui l'attendent..., à sentir un dégoût mortel, tœdere, causé par l'ingratitude des hommes et l'inutilité de sa Passion pour un si grand nombre..., à être navré, mœstus esse, d'une tristesse amère par la vue des péchés innombrables dont il s'est revêtu...
Et la très sainte âme du Sauveur, tremblante, éperdue, demande grâce : « Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi !... » Son esprit se trouble, son corps frémit et donne une sueur mêlée de sang, dont les gouttes ruissellent jusqu'à terre.
Écoutons ce que Notre-Seigneur apprit Lui-même à Marguerite-Marie de la lutte formidable qu'il soutint à Gethsémani :
« J'ai paru, dit-Il, devant la Sainteté de Dieu qui, sans avoir égard à mon innocence, m'a froissé dans sa fureur, me faisant boire le calice qui contenait le fiel et l'amertume de sa juste indignation, comme s'il eut oublié le nom de Père pour me sacrifier à sa juste colère.
« Il n'y a point de créature,
 ajouta Notre-Seigneur, qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors; et c'est cette même douleur que l'âme criminelle ressent lorsqu'elle est devant le Tribunal de la Sainteté divine qui s'appesantit sur elle, la froisse, l'opprime et l'abîme dans sa juste fureur. »
Oh ! réfléchissons qu'il nous faudra paraître, nous aussi, devant la sainteté de Dieu; préparons-nous à en subir toutes les rigueurs, car : « si l'on traite ainsi le bois vert, que sera-ce du bois sec ? »
Et surtout, soyons indulgents et miséricordieux pour nos frères; ne les jugeons pas et nous ne serons pas jugés. On se servira envers nous de la même mesure dont nous nous serons servis envers les autres.
PSAUME 50 : MISERERE MEI DEUS    Ecouter
Seigneur, ayez pitié de moi selon la grandeur de votre bonté.
Effacez mes iniquités selon l'abondance de vos miséricordes.
Lavez-moi de plus en plus de mes souillures; purifiez-moi de mon péché;
Car je reconnais mon injustice, et mon péché est toujours devant moi.
Oui, j'ai péché contre vous seul, et j'ai fait le mal sous vos yeux : vos paroles sont vraies, et votre sentence irrépréhensible.
Souvenez-vous que j'ai été conçu dans l'iniquité, et que ma mère m'a conçu dans le péché.
Que mon amour pour la vérité vous fut agréable, et que vous m'avez révélé les plus hauts mystères de votre sagesse.
Vous m'arroserez avec l'hysope, et je serai purifié; vous me laverez, et je deviendrai plus blanc que la neige.
Vous me ferez entendre une parole de joie et d'allégresse et mes os humiliés exulteront.
Détournez vos yeux de mes offenses; et effacez toutes mes iniquités.
Créez en moi un coeur pur, ô mon Dieu; renouvelez en mon âme l'esprit de justice.
Ne me rejetez pas loin de vous; ne me retirez pas de moi votre esprit saint.
Rendez-moi la joie de l'innocence; revêtez-moi d'une force invincible.
Alors j'enseignerai vos voies aux hommes iniques, et les impies se convertiront à vous.
O Dieu, Dieu mon sauveur, pardonnez-moi du sang versé, et ma langue chantera votre miséricorde.
Seigneur, ouvrez mes lèvres, et ma bouche publiera vos louanges.
Ah ! si vous aviez désiré un sacrifice, je vous l'aurais offert; mais des holocaustes ne vous seront point agréables.
Le sacrifice que vous demandez, c'est un coeur repentant : ô Dieu, vous ne mépriserez pas un coeur contrit et humilié !
Seigneur, montrez votre amour pour Sion : relevez les murs de Jérusalem.
Alors vous agréerez un sacrifice de justice, des holocaustes et des oblations; alors on chargera vos autels de victimes.
     Antienne : Mes os humiliés tressailliront d'allégresse.
PSAUME 30 : IN TE, DOMINE, SPERAVI
En vous, Seigneur, j'ai mis mon espérance; que je ne sois pas confondu : sauvez-moi dans votre justice !
Inclinez votre oreille vers moi; hâtez-vous de me secourir.
Soyez-moi un Dieu protecteur, et une maison de refuge, afin que vous me sauviez.
Vous êtes ma force et mon refuge : pour la gloire de votre nom, vous daignerez me diriger et me nourrir.
Vous me dégagerez des pièges cachés sous mes pas, car vous êtes mon protecteur.
Je remets mon âme entre vos mains : vous m'avez racheté, Seigneur, Dieu de vérité !


TROISIÈME QUART D'HEURE
« Quoi, vous n'avez pu
veiller une beure avec moi ? »
La sainte Victime, toute inondée de son sang, se relève et va chercher des consolateurs... Hélas ! le grand délaissé de Gethsémani était seul à fouler le pressoir... Ses trois plus chers, ses intimes, ses amis : Pierre, Jacques et Jean, dormaient à quelques pas !...
Qui dira la douleur que Jésus ressentit d'un tel abandon !... à une telle heure !... en un tel lieu !... Mais son Coeur très aimant devait connaître toutes les douleurs, nous couvrir de toutes les indulgences « Quoi ! vous n'avez pu veiller une heure avec moi ? » Quel doux reproche... suivi de quel charitable avertissement : « Veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation. »
O Maître agonisant et toujours infiniment bon, ne permettez pas que vos choisis, vos Gardes d'honneur, s'endorment jamais lâchement au poste d'amour où vous les avez miséricordieusement placés.
Dans votre tabernacle, comme au jardin des Oliviers, vous subissez encore toutes les horreurs d'une lente agonie. Les trahisons vous y poursuivent, l'ingratitude des hommes vous y fait gémir; vous y pleurez nos crimes; vous les confessez, nuit et jour, à votre Père du ciel... O Jésus, Jésus très doux, qui nous avez conviés à consoler vos divins délaissements, rendez-nous vigilants et courageux, généreux et pleinement dévoués à votre Sacré-Coeur. Apprenez-nous à veiller et à prier, afin de ne point entrer en tentation et d'échapper à tous les périls de l'heure présente.
Par les délaissements de votre Coeur à Gethsémani, ayez pitié, ô Jésus, des coeurs affligés; consolez-les, soutenez-les, sanctifiez-les dans l'épreuve. Pitié aussi, Seigneur, pour les agonisants et pour nous-mêmes, lorsque viendra l'heure redoutable où nous devrons paraître devant vous et subir l'arrêt qui nous rendra heureux ou malheureux pour une éternité.
Prière pour les agonisants : « O très miséricordieux Jésus, vous qui brûlez d'amour pour les âmes, je vous en supplie, par l'agonie de votre Coeur très saint et par les douleurs de votre Mère Immaculée, purifiez dans votre Sang les pécheurs du monde entier qui sont en ce moment à l'agonie et qui doivent mourir aujourd'hui. Ainsi soit-il. »


QUATRIÈME QUART D'HEURE
« Voici que le fils de l'homme
va être livré aux mains des
pécheurs. Levez-vous, allons ! »
Jésus, par trois fois, avait prié, disant : « Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi ! »et ajoutant aussitôt : « Non, pas ma volonté, Père, mais la vôtre. » Or, cette volonté sainte était que l'adorable agonisant marchât à la mort, car la mort est la solde du péché. « Levez-vous et allons », dit-Il à ses apôtres.
— Où, mon doux maître et Seigneur ? — Au baiser de Judas, au prétoire, à la colonne, au calvaire, au gibet infâme... Et s'avançant vers la troupe ennemie qui vient le saisir : « Qui cherchez-vous ? »lui dit-il.
— « Jésus de Nazareth. » — « C'est moi! »
O grand combattant d'amour, ô lutteur magnanime qui nous conviez à votre suite « Nous voici ! » Nous vous ferons bonne escorte; nous gravirons avec vous la montagne des douleurs, qui est le « mont des amants ». Sous vos ordres, ô Roi immortel des siècles, nous voulons combattre le bon combat, vaincre le prince des ténèbres, triompher du monde, mourir résolument à nous-mêmes, pour vivre tout à vous... « Allons et mourons avec Lui ! »
Transportons-nous en esprit au calvaire, Adorons le divin Supplicié expirant sur la croix; c'est l'Amour mort d'amour. Ah !... ne vivrons-nous point désormais pour l'aimer uniquement ? Oui, en retour, donnons-nous, livrons-nous tout entiers à Jésus, et, par Lui, avec Lui et en Lui, à tous les divins vouloirs. Unissons nos faibles immolations à son immolation incessante sur les autels. Rendons dévouement pour dévouement, amour pour amour au coeur blessé de Jésus, et entrons, à la suite de la Très Sainte Vierge Marie, de saint Jean et de sainte Madeleine, dans sa Plaie adorée et très suave pour n'en sortir jamais.


CONCLUSION
Père saint, qui avez tant aimé le monde que vous lui avez donné et sacrifié votre fils unique, nous vous bénissons de cette incompréhensible miséricorde ! Ne pouvant le faire dignement, c'est par le Coeur de notre douce et sainte Victime que nous vous crions merci ! Après s'être fait notre rédemption, Il se fera encore notre action de grâces !
Et vous, ô Sauveur, ô Agneau, ô notre amour immolé, soyez loué, remercié, magnifié dans tous les siècles, pour vous être sacrifié au salut de vos pauvres créatures.
Par le coeur de Marie immolé au pied de la Croix, par la voix éloquente de ses larmes de mère et de victime, nous vous rendons grâces et nous vous promettons, ô Jésus, de fuir le péché, de combattre nos inclinations perverses, de vaincre nos répugnances au bien et nos entraînements vers le monde et ses faux plaisirs, répétant avec votre fidèle épouse, sainte Marguerite-Marie : « L'amour divin m'a vaincu, lui seul possédera mon coeur ! » Ainsi soit-il.






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